Jeune femme bien sous tous rapports...

Jeune femme bien sous tous rapports cherche boulot...( desespérément? )

Bientot, on lira ça dans les magazine et quotidiens, rubrique emplois. C'est amusant à quel point l'enthousiasme de jeunes diplômés, fraîchement émoulus d'une faculté se transforme en amertume.  Les jeunes diplômés ont l'impression de s'être fait arnaqués, montés en bateau, on les incite à faire des études longues, sans savoir a quoi ça mêne,( de quoi devenir presque aigri...mais bon, il nous restera toujours le sens de l'humour...).  Effectivement, sur papier, dire qu'on a bac + x année d'études, ça fait bien, ça rend bien sur un CV, les parents sont fièrs et nous aussi...Néanmoins, quand sonne le glas de la recherche d'emploi, les choses changent, on en revient presque a regretter d'avoir fait autant d'années d'études...On regrette de ne pas avoir fait un cursus d'aprentissage ou d'alternance...

La recherche du premier boulot s'apparente donc en Mission Impossible , le cadre agréable en moins, le besoin de décrocher le pactole en plus, mais la pression est la même. Ca s'apparente à mission impossible car  99 % des employeurs veulent des personnes avec une certaines experience... quand bien même on postule en "machin junior" on veut de l'experience ( et c'est entre 3 à 5 ans d'experience...) alors a ce train la, les "machins séniors" auront largement dépassé l'age de la retraite...Donc le mystere réside dans le fait qu'on veut une personne diplômée ( qualifiée de jeune diplômée ) mais qui possède déjà une certaine experience professionnelle ( et si possible, dans un poste similaire, behn voyons...). A moins d'avoir eu son bac à 14 ans, je ne vois pas comment une personne qui est jeune et dîplomée a bac + 5 va pouvoir trouver du boulot, sachant que lorsqu'elle termine ses études, cette personne , à un an près, sort de la tranche d'age " jeune" ( le plus souvent, tranche d'age qui est de 12-25 ).

Alors, un incroyable dispositif de mailing se met en place... au début, le jeune dip' classe soigneusement ses offres et ses lettres de motivations...puis au bout d'une centaine d'envois et autant de reponses négatives, le jeune dip' ne classe plus ses offres... ni ses lettres... baisse de motivations ? non. Le jeune dip' n'a pas la place de mettre 10 classeur 21/ 29,7 dans son placard, donc il envoie, il envoie et envoie, encore et toujours, mais sans grande conviction... D'un enthousisme sans faille, il persévère...

En face de ce pauvre jeune dip', divers interlocuteurs, dont ceux d'une certaine agence qui sont censés aider a trouver du boulot mais dont on a parfois l'impression qu'elle nous met des batons dans les roues... On voit une offre à laquelle notre ( meilleur ? ) profil de jeune dip' correspond, du genre : parle russe, on parle russe, 4 ans de ceci et une spécialisation en cela, qu'on a aussi ), enfin, on pense légitimement correspondre, un dixième de seconde, on s'imagine etre la perle rare, - et ohhhhhh !!! espoir de jeune dip' quand tu nous tiens... - décrocher un entretien d'embauche...mais que neni, que dalle, gros quedalle a manches courtes,...seulement un mail ( pour les plus chanceux qui ont internet ) qui nous apprend que notre candidature n'est meme pas transmise...on en saura pas plus...

Je passerais les épisodes d'incomprehension de l'entourage du jeune dip' ( pas les parents, mais plutot les amis des parents, les potes, tous ces gens que le jeunes dip' est amené a voir de temps a autre...). Tous ces gens ne comprennent pas pourquoi le jeune dip', avec son Bac + 5 ( toutes options, encore mieux qu'une voiture !! ) n'est pas embauché. Comme si un Bac + 5 n'avait pas le droit d'être au chômage. On va quand meme pas mettre un couteau sous la gorge pour etre embauché...Comme si c'était une tare d'avoir fini ses études et de chercher un travail. Un diplôme Bac+ 5 semble tellement exceptionnel que personne ne veut embaucher, en pensant que quelqu'un d'autre le fera. En gros, presque trop bien pour un employeur. Peut etre peur qu'on prenne leur place. Mais bon, faut arrêter l'hypocrisie : un jeune dip' va pas se fader 5 ou 6 ans d'etudes apres le bac pour etre payer au smic toute sa vie... l'investissement dans les etudes, ça serait bien qu'il se voit en bas a droite sur une fiche de paye...Ainsi, le jeune dip' semble avoir attérri par erreur sur le marché de l'emploi... alors qu'il fait comme tout le monde, il cherche du boulot...

De plus, les cursus demandés son précis, mais les employeurs développent une paranoia certaine pour divers cursus. Par exemple, un cursus juridique, ça va forcément se terminer aux prudhommes, un cursus de finance, il va y avoir la cour des comptes au courant au moindre pépin... un étudiant en médecine , l'orde des médecins traine par la...

L'interminable danse du " CV-mailing" via internet n'a jamais connu une telle ampleur...pour peu, on se prendrait pour Kamel Ouali, prêt a présenter une chorégraphie digne de star academy...Mais non, on restera dans l'anonymat le plus complet, dans l'ombre la plus sombre... et on continuera notre recherche... Alors bien sur, on se fait moins d'illusions.. le boulot devient nettement plus alimentaire, il permettra surtout de mettre de l'argent de coté, de participer à diverses dépenses, d'offrir des cadeaux descents à Noel et pourquoi pas, permettre un voyage  en complétant la générosité de certains mécènes et donateurs qu'on aura  démarché préalablement, car c'est bientot les fetes de noel...

Là, commence le guet apens. Le jeune dip' est vulnérable, dans la jongle du chomage, il doit s'en sortir, ne pas se perdre, rivaliser d'ingeniosité avec ses ainés qui ont 10 ans d'ancienneté ( assédics et RMI ) pour qu'on le prenne lui et pas un autre...

Et c'est là que le jeune dip' postule à des postes ou il est surqualifié,  il est obligé, persone ne veut de lui... c'est tres humiliant... le jeune dip' a donc des faux airs de Caliméro, la coquille sur la tete en moins, des délires de persécutions en plus, mais la même envie de faire pleurer dans les chaumières alors que sont sort n'est, tout compte fait, pas si dramatiques que ça...

Le jeune dip' postulera a des entretiens pour des postes completement bidons, de 2 h par ci par là, ou ça pue l'arnaque. Par chance, sa formation antérieure ou son instinct de survie l'empecherons de tomber dans des pieges douteux tendus par des employeurs véreux...Le jeune dip' s'orientera alors vers des emplois qui n'ont rien a voir avec sa formation en attendant de trouver mieux...du conditionnement en interim, des steack hachés a emballer, etre un "telé-acteur" enfin, un boulot pour se faire de l'argent, ni plus ni moins...

En ces temps dur, soyons philosophes comme le conseillerait notre ami Socrate, et adoptons alors une certaine sagesse...La difficulté du jeune dip' a trouver son premier boulot l'avantage de casser les prejugés dont il souffre ( quel caliméro celui là ) à savoir que c'est un petit snob prétentieux qui ne veut faire que le boulot auquel sont brillant cursus l'a predestiné... que les jeunes dip' trouvent du boulot des qu'ils sortent de la fac ou de leurs écoles...Bref, cette difficulté a au moins le mérite de casser un mythe périmé, le jeune dip' costume 3 pièces, avec attaché case, promis ( ou promise ) à une carrière internationale de golden boy... ( ou de golden girl, c'est valable aussi pour les filles, parité oblige...)

Comments

[deedee]

...et merci pour cette glose que ton copain m'a invitée à lire et qui traduit si bien ma pensée ! Contrairement à Zered Betterave, j'aurais du mal à t'enjoidre d'être patiente... au bout de 3 mois je suis personnellement à bout de nerf !!

Bon courage en tout cas, et merci encore pour tes propos qui me remontent paradoxalement un peu le moral !!

[zered betterave]

Constituent et -t à régulièrement (tsss toujours pas de fonction edit pour les comments, gniiii)

[zered betterave]

Je sais bien que la situation est difficile sur le marché de l'emploi, mais si tu parles d'amertume après à peine deux mois de chômage, qu'en sera-t-il au bout des huit ou neuf qui constitue la moyenne nationale pour les B+5?

Beaucoup d'appelés et peu d'élus , les masters sont de plus en plus nombreux, le nombre de JD croît régulièrtement, alors que le nombre d'emplois a *légèrement* tendance à décliner.

En outre le type d'emplois auxquels peut prétendre le gentil JD en droit concernent le plus souvent des entreprises ayant une masse critique: les pme n'ayant généralement pas les moyens de se payer un juriste ont le plus souvent recours à des cabinets de conseil / d'avocats (ou des stagiaires, c'est une autre question).

Il faut être patient, persévérer et ne pas baisser les bras - c'est facile à dire mais sérieux, être aussi vite défaitiste c'est pas la meilleure façon de raisonner. C'est un travail de fourmi. Se forger un réseau, ratisser large, être mobile sur la France entière, ne pas hésiter à suivre la candidature en appelant pour savoir où ça en est, recourir à l'interim, etc
Rebondir, quoi :)